Le Karaté-Do

Un art martial ancestral

Etymologie

En japonais, le kanji kara (空) signifie le « vide », plus précisément la « vacuité » au sens bouddhique du terme; te est la main et, par extension, la technique avec laquelle on la réalise. Dō (道) signifiant « voie », karate-dō peut être traduit par « la voie de la main vide » et/ou « la voie de la main et du vide », compris dans le sens « la voie de la vacuité (au sens bouddhique/zen), réalisée par la main (les techniques) » et/ou dans le sens « la voie des techniques sans armes (dans la main) », les différentes interprétations ne s'excluant pas mutuellement.

À l'origine, « karaté » était écrit avec les kanjis 唐手 (tō-de : « main Tang » ou « main de Chine »). En 1935, en raison de la montée du nationalisme japonais et aussi, surtout, à cause de l'antagonisme sino-japonais, et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, Gichin Funakoshi a remplacé ces kanjis pour « gommer » l'origine chinoise, sacrifiant ainsi à l'usage japonais du moment (remplacement par des kanjis de prononciation équivalente, d'« origine » japonaise).

Présentation

Le karaté est une discipline martiale dont les techniques visent à se défendre (受け, uke), puis à répondre par une attaque (当て身, atemi) au moyen des différentes parties du corps : doigts (nukite), mains ouvertes (shuto) et fermées (tsuki), avant-bras (uke), pieds (geri), coudes (enpi), genoux (ex. : hiza geri).

Les 20 préceptes du karaté voudraient qu'il n'existe pas d'attaque pure et dure de la part d'un karatéka : le combattant répond par une défense (ou une anticipation, nommée sendosei, qui permet d'attaquer avant que l'attaque de l'adversaire ne soit portée) puis une attaque à une agression.

Les origines

Il y a très peu d’écrit sur les origines du Karaté. Il est donc très difficile de savoir avec exactitude la vérité sur la naissance du Karaté.

Le karaté est un art martial japonais, mais nous savons qu'il est originaire de l’île d’Okinawa de l’archipel des îles du royaume de Ryu-Kyu (1429–1879) situées au sud du Japon et à l’est de la Chine.

De part sa position et son lien de vassalité à la dynastie chinoise, l’île d’Okinawa connut pendant des siècles de nombreux échanges commerciaux avec la Chine et ce sont sans doute, au fil du temps, les arts martiaux chinois qui ont le plus influencées le Karaté d’Okinawa.

Ces arts martiaux chinois arrivés sur l’île d’Okinawa et influencés par des techniques locales, donneront naissance au To-Te (Main Tang ou Main chinoise) qui au 17ème siècle se divisera en 3 styles qui porteront les noms de 3 villes d’Okinawa : le Naha-Te, le Tomari-Te et le Shuri-Te.

Au 19ème siècle, suite à la colonisation de l’île d’Okinawa par le Japon, le To-Te changera de nom pour devenir l’Okinawa-Te (La main d’Okinawa).

Le Naha-Te, originaire plutôt des styles chinois du sud, donnera naissance au Shorei-Ryu, basé sur le Yin/Yang, le dur et le doux, pour devenir plus tard le Goju Ryu d’Okinawa fondé par Maître Kanryō Higaonna.

Le Tomari-Te et le Shuri-Te, plutôt influencés par les style chinois du Nord, sont très proches l’un de l’autre et finiront par donner naissance au Shorin-Ryu fondé par Maître Sõkon Matsumura.

Un troisième style, sera également fondé à Okinawa, le Uechi Ryu de Maître Kanbun Uechi.

La pratique


Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l'enseignement comporte trois domaines d'étude fondamentales et complémentaires : le kihon (基本), les katas (型 ou 形) et le kumite (組手). D'autres domaines d'étude font également partie de l'apprentissage. Le placement et la maîtrise de la respiration sont essentiels à la compréhension des techniques de karaté.

Le kihon (qui signifie « technique de base ») consiste à répéter individuellement, et la plupart du temps en groupe, des techniques, positions et déplacements. Pratiqué avec un partenaire de façon codifiée, on parle alors de kihon-kumite.

Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques « représentant un combat réel contre plusieurs assaillants virtuels quasi simultanés « et ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, après de nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection des mouvements (pour certains, on pourrait dire la danse des combattants).

Le kumite (ou combat) signifie littéralement « grouper les mains », c'est-à-dire travailler en groupe et non plus tout seul. Cette notion de kumite peut prendre de multiples formes en karaté, de la plus codifiée à la plus libre. Le combat peut être prédéfini (kihon-kumite), fixé à un nombre d'attaques précis (nippon kumite pour une attaque, nihon kumite pour deux attaques, sanbon kumite pour trois attaques, etc.), souple (jū kumite), sans contact (kunde kumite) ou libre (jiyū kumite).

Le Shōtōkan-Ryū




Le Shōtōkan-ryū (松濤館流) est issu de l’école Shōrin-ryū d'Okinawa de maître Matsumura (1809-1896). Apès avoir étudié avec Ankō Itosu (1831-1915) et Yasutsune Azato (1827-1906) élèves de maître Matsumura, Gichin Funakoshi (1868-1957) développa une nouvelle forme de karaté combinant le Shorin-ryū et le Shorei-ryū. Le karaté qu’il enseigna à ses étudiants reflétait les changements opérés par maître Anko Itosu.

Les techniques du Shōtōkan sont caractérisées par des positions profondes et longues qui fournissent la stabilité, des mouvements puissants et des positions renforçant les jambes. La force et la puissance sont souvent démontrées au moyen de mouvements plus lents et plus retenus. Les techniques de kumite reflètent ces positions et mouvements à un niveau moins élevé.

En 1935, Funakoshi érigea le premier dojo de Karaté autonome au Japon dans le quartier de Mejiro. En l'honneur de leur sensei, les élèves de Funakoshi créèrent une pancarte avec les sigles Shōtō-Kan qu’ils placèrent à l’entrée de la salle où le maître enseignait. C'est ainsi qu'est née l'école Shōtōkan.

Shōtō (松濤) est le nom de plume qu’utilisait Funakoshi. Il signifie littéralement « l’ondulation des pins sous le vent » et fait référence au mouvement de vague que font les aiguilles de pin lorsque le vent souffle à travers eux. Le mot japonais kan (館) signifie quant à lui "maison" ou "salle". Gichin Funakoshi n’a jamais donné de nom à son style, il l’appelait tout simplement « karaté ».

L'emblème du Shōtōkan-Ryū représente un tigre entouré d'un cercle nommé Tora no maki, le "rouleau de tigre". Dans la tradition japonaise, le Tora no maki est le document écrit officiel d'un art où d'un système, qui est utilisé comme étant la source de référence pour cet art.

Gichin Funakoshi a fait appel à Hoan Kosugi (1881-1964), ami et étudiant de Gichin Funakoshi, artiste japonais réputé qui lui a peint ce tigre spécifiquement pour illustrer la page de couverture du livre de Funakoshi Karate-Dō Kyōhan, publié en 1935. Le kanji en haut à droite, près de la queue, fait partie de la signature de l'artiste. C'est le kanji 放 pour Hô de Hoan.

En 1936, G.Funakoshi avait ouvert plus de trente dojos dans les universités et dans les entreprises. C’est à cette époque que les katas furent révisés dans la forme. Le karaté Shōtōkan fut officiellement reconnu en 1939. C'est le fils de Gichin Funakoshi, Yoshitaka (1906-1945), qui fut à l'origine du style tel qu'on le connaît désormais. Il est aujourd'hui, le style le plus pratiqué dans le monde.

Le dojo « Shōtōkan » fut détruit en 1945 à la suite de bombardements aériens de la Seconde Guerre mondiale. 

FUNAKOSHI Gichin

Gichin Funakoshi est né en 1868 à Shuri sur l'île d'Okinawa. Il est considéré comme le père du karaté moderne.

De constitution fragile, c’est dès l’enfance que ses parents lui firent étudier le karate. Funakoshi pratiquait les deux écoles qui dominaient (Shorei-ryū et Shorin-ryū). Il a étudié avec Ankō Itosu (1831-1915) et Yasutsune Azato (1827-1906), les deux plus grands maîtres de l'époque. Il eut donc la chance d'être formé par les deux principaux successeurs de Sokon Matsumura (1809-1899), fondateur du Shorin-Ryu. A cette époque, le gouvernement avait proscrit la pratique du Karaté et les entraînements devaient avoir lieu en secret.

Gichin Funakoshi était un homme cultivé et un poète de renom. Il suivait de très près le code moral de ses ancêtres et observait les interdictions d’autrefois. Fidèle à ses principes, il considérait que le Samouraï devait avoir un comportement irréprochable.

En 1902 il fit une démonstration devant les responsables de la province de Kagoshima. En 1912, le Shôbukai d’Okinawa le choisit pour effectuer une démonstration à la marine Japonaise. Il fut remarqué par l’amiral de la flotte impériale.

G.Funakoshi alla au Japon pour la première fois en 1917 pour faire une démonstration au Butokuden de Kyoto. Il y retourne en mai 1922 pour présenter l'Okinawa-te devant le Ministre de l’Education Nationale lors d'une démonstration organisée à Tokyo pour mettre en scène les arts martiaux traditionnels du pays. Jigoro Kano le fondateur du Judo, l’invita au Kodokan pour présenter son art .

C'est également en 1922 que G. Funakoshi publie un livre intitulé « Karaté de Ryūkyū Kempo ». C'était la première exposition formelle au Japon sur l'art du karaté-jutsu.

Le succès fut immédiat et les demandes de cours affluaient. G. Funakoshi décide de rester à Tokyo pour enseigner sont art. A cette époque, en 1921 le maître Choku Motobu, également ancien élève de Itosu, enseignant déjà au Japon.

Funakoshi enseigna d’abord au Meisojuku, une pension pour étudiants dans un dojo de 40m2. Plus tard, il partagea le dojo de Hakudo Naka-yama, un maître de Kendo.

G. FUNAKOSHI - kata ENPI

C’est vers 1929 que Funakoshi commencera à utiliser l’idéogramme “Kara” signifiant vide, aux dépends de celui, de prononciation identique “To” désignant la Chine. La raison évidente en était la montée du nationalisme au Japon, mais, pour se justifier, il invoquera un des enseignements du bouddhisme Zen : “Shiki soku ze ku, Ku soku ze shiki” que l’on peut traduire par l’apparent est accès au vide, le vide permet d’accéder à d’autres états (de la conscience). Il lui ajoutera le suffixe “DO” pour suivre la même évolution que les autres Budo qui étaient passés du Jutsu au Do.

Ainsi, naquit le Karaté-do, “la voie de la main vide”, qui remplace le To-de, “la main de chine”. Funakoshi changea également les noms des katas de son programme d’étude, dans un effort de rendre les noms « étrangers » d’Okinawa plus agréables aux oreilles des Japonais. Il a ensuite défini les vingt préceptes du karaté et établi une grande philosophie de cet art martial.

C'est ainsi qu'il fut le premier héraut de l'art martial originale en provenance d'Okinawa.

En 1949, des élèves de Funakoshi se regroupèrent pour former la Japan Karate Association (JKA) avec le but d’établir le karaté comme sport de compétition. Funakoshi refusa de soutenir cela mais il fut tout même nommé « instructeur d'honneur ». Gichin Funakoshi n’accepta jamais cet honneur car Karaté-do et compétition n’étaient pas compatible à ses yeux. Il a alors nommé comme successeur un uchi deshi (Jikideshi), qui suivait aussi les valeurs éthiques de l’art martial : Shigeru Egami. Celui-ci créa avec d’autres élèves de Funakoshi la Nihon Karate-dō Shōtōkai (NKS). Le 10 avril 1957, le ministère de l'Éducation a reconnu officiellement la JKA.

Seize jours plus tard, Maître Funakoshi mourut à l'âge de 89 ans. Un grand mémorial public a été tenu à Ryogoku Kokugikan (Ryogoku National Sumo Hall) et un monument commémoratif a été construit au temple Enkakuji, à Kamakura.

Avant de s'éteindre, Gichin Funakoshi forma de nombreux élèves : Isao Obata, Okuyama, Egami, Harada, Hironishi, Takagi, Ohshima, Nakayama, Nishiyama, Kanazawa Hirokazu, Taiji Kase.

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